La culture des résultats plutôt que des moyens, de promotion d’une gestion centrée sur l’objectif d’efficience et de flexibilité et surtout la capacité d’anticiper, de se comporter en stratège dans l’action publique s’en trouvent profondément réinterrogées. Cela conduit à préconiser d’autres formes de prise en compte de l’intérêt des populations sur les territoires en dotant les autorités de compétences situées à un niveau pertinent qui permet de spécifier et de mettre en œuvre efficacement l’action publique dans un régime de gouvernances multiniveaux. La pandémie Covid-19 qui sévit depuis plus d’un an a poussé à l’action les autorités publiques et suscité de nombreuses interrogations de la population sur les dispositions adoptées en matière d’implication citoyenne.
Notre enquête menée au premier confinement en 2020 – Un besoin de consultation citoyenne
Les contestations citoyennes à l’égard du mode de gouvernance de la politique sanitaire sont, comme le montre « notre enquête menée en 2020 – 315 répondants » durant la première phase de confinement en France, si profondes que la nouvelle gestion publique et sa mise en œuvre selon une démarche très centraliste apparaissent en total décalage avec les aspirations de la population. Les décisions, prises dans l’urgence et souvent improvisées pour faire face à cette crise majeure, de portée non seulement sanitaire mais aussi économique et sociale, l’ont été sans consultation démocratique, avec des controverses récurrentes qui suscitent de la défiance voire du rejet, contrariant l’acceptabilité sociale et dès lors l’efficacité des mesures adoptées. C’est donc la pertinence de la gouvernance des politiques publiques à l’œuvre, avant et pendant la crise sanitaire, qui se trouve réinterrogée. Il convient de chercher à tirer tous les enseignements des problèmes rencontrés tant du point de vue de l’anticipation que de la gestion de crise pour chercher à préciser comment pourraient être refondée sur ces bases l’action collective. Par conséquent, nos premiers résultats montrent que l’instauration de Conseils de citoyens se trouve plébiscitée : ils sont pour les enquêtés des outils efficaces de prévention et de gestion concertées des risques sanitaires. Il est fait référence ici à des Conseils de Citoyens en tant qu’instances réunissant des citoyens volontaires ou tirés au sort afin de les associer aux décisions publiques.
Inscrire les Conseils de Citoyens dans une démarche relevant de la science participative ?
Les résultats nous conduisent à préconiser de refonder l’action collective en l’inscrivant dans une nouvelle méthodologie de prise de décision démocratique et de considérer, via les Conseils de Citoyens, l’expertise citoyenne dans le cadre de la science participative. C’est se placer ainsi dans une gouvernance englobante et non fragmentée qui marque une volonté de développer dans le domaine médical où tous types de domaines, un apprentissage collectif, par l’information et l’association de citoyens aux prises de décisions en collaboration avec les décideurs publics, les professionnels et de la recherche. Par exemple, dans notre première enquête, 60 % d’entre eux disent que les citoyens peuvent être associés de manière pertinente aux prises de décision de nature médicale.
Nouvelle enquête un an après le premier confinement Covid-19 !
Pour ce faire, nous souhaiterions approfondir nos résultats de la première enquête en vous invitant à remplir le présent questionnaire afin d’identifier de façon précise vos ressentis et nouvelles attentes citoyennes un an après le premier confinement, en matière d’anticipation et de gestion de crises de type sanitaire mais aussi économique ou environnementale. Les 28 questions ci-après prennent une quinzaine de minutes à renseigner. Ce questionnaire est à destination des personnes de plus de 18 ans et les données recueillies demeureront évidemment totalement confidentielles. N’hésitez pas à inviter des personnes de votre entourage et autres réseaux à remplir ce questionnaire : https://forms.gle/7ncSpVhNLGqmCPAE9
Un article co-rédigé par : Philippe BANCE ( UMR-CNRS LC2S – Université des Antilles ; CIRIEC) / Angélique CHASSY (Ecole de Management de Normandie; CIRIEC) / Laura BARRU (UMR-CNRS LC2S – Université des Antilles)