Aujourd’hui, il est unanimement reconnu que le développement de notre économie sur un modèle linéaire, à l’inverse du modèle de l’économie circulaire (extraire des ressources, produire, consommer, jeter) génère des conséquences économiques, sociales et environnementales qui ne sont pas soutenables. Il est producteur d’inégalités et provoque des externalités écologiques négatives. Dès lors, il devient indispensable de transformer ce modèle.
Le choix de l’économie circulaire
Le concept d’économie circulaire fait partie de ce changement. Il s’agit de développer un nouveau modèle économique qui vise à réduire la consommation de ressources, à recycler et à réutiliser les déchets. Il mobilise toutes les parties prenantes, depuis les pouvoirs publics jusqu’aux entreprises en passant par les citoyens qui ont aussi leur part de responsabilité dans ce nouveau modèle, notamment en allant vers un comportement de consommation plus responsable.
Cette volonté de transformation s’observe à différentes échelles, à commencer par une dynamique forte à l’échelle de l’Union européenne (UE) initiée depuis quelques années. L’objectif affiché est de boucler les boucles et de gérer plus efficacement les ressources. Et pour cela, Ursula von der Leyen a annoncé mettre plusieurs dizaines de milliards d’euros sur la table. La présidente de la Commission Européenne donne le cap en insistant sur la nécessité de transcender la gestion des déchets ou la protection de l’environnement pour construire un modèle vertueux qui vise à maximiser le bénéfice d’un produit tout au long de son cycle de vie.
Choisir un nouveau modèle de croissance pour consommer autrement ?
Le passage au vert pour atteindre une plus grande compétitivité et la durabilité de la production est devenu une nécessité inévitable pour les entreprises. Construire son modèle d’affaires sur les principes de l’économie circulaire permet d’optimiser l’efficacité des ressources, et donc de réduire les coûts de production et d’accroître la productivité.
Passant d’un modèle linéaire à un modèle d’économie circulaire, il ne s’agit pas d’abandonner l’idée de croissance. Le débat porte davantage sur le type de croissance que l’on veut pour le futur. En réponse à la prise de conscience de plus en plus importante de la nécessité d’une croissance durable, de plus en plus d’entreprises se créent dans le secteur de l’économie circulaire. Elles proposent de nouvelles organisations des systèmes de production et de consommation et portent dans leur stratégie l’idée de transformation écologique.
Quand le modèle économique rejoint la transformation écologique
Le modèle d’économie circulaire requiert avant tout un changement de comportement des consommateurs et de perception des pratiques, prolongeant l’utilisation des produits (ainsi que leur réutilisation). L’idée que l’économie circulaire est un concept de production est encore largement répandue. Mais il s’agit aussi d’un concept de consommation. Parmi les nouveaux modèles d’affaires qui émergent et qui se basent sur la consommation, on compte ceux relatifs à l’économie du partage (ou économie de la fonctionnalité), qui se développent de manière fulgurante ces dernières années.
Un défi majeur à ce stade est de savoir comment sortir du modèle dominé par la croissance afin de répondre aux besoins de la société et comment remplacer l’exploitation prédatrice des ressources naturelles existant jusqu’à présent par un nouveau modèle plus efficace, plus économe en ressources et plus respectueux de l’environnement. De ce point de vue, les entrepreneurs ont un rôle à jouer et une voie royale pour choisir le type de croissance qu’ils souhaitent. A l’EM Normandie, nous formons nos étudiants à ces enjeux, et abordons dans plusieurs cours le sujet de l’économie circulaire.