Lorsqu’on évoque le parcours d’un étudiant en école de commerce, on pense souvent à l’étudiant de classe préparatoire qui va suivre un cursus en management pour travailler dans la finance, le marketing, les ressources humaines ou encore la logistique. Mais cette vision masque des réalités beaucoup plus hétérogènes, illustrées par des parcours atypiques que ce soit avant, pendant et après l’école. Il appartient donc aux écoles de management de montrer et de valoriser cette diversité. C’est ce que fait l’EM Normandie avec sa chaire sur les Modèles Entrepreneuriaux en Agriculture (MEA). Alors que l’agriculture est peu, voire pas du tout, étudiée dans les écoles, l’EM Normandie montre la nécéssité de s’intéresser à ce secteur d’activité qui est à la fois bousculé et porteur d’innovations. C’est aussi une manière de prouver qu’une école de commerce est une voie possible pour des enfants d’agriculteurs et que ceux qui ne sont pas issus du monde agricole trouveront à l’EM Normandie des savoirs en relation avec l’agriculture. Parmi les mesures de sensibilisation, l’EM Normandie propose un concours du meilleur mémoire relatif à l’agriculture. En 2018-2019, des étudiants de dernière année du Programme Grande Ecole ont effectué leur mémoire de fin d’étude sur le sujet, suivant en cela les recherches de leurs professeurs. Leurs travaux -soutenus en septembre 2019- trouvent un écho certain avec les propos actuels sur l’agribashing.
Agribashing : entre idées reçues et manque de visibilité
Si la défiance des consommateurs envers les industriels est loin d’être une nouveauté, leur défiance grandissante envers les agriculteurs marque un véritable point de rupture au sein de la société. L’agribashing ne cesse de gagner du terrain sous couvert d’une volonté croissante – et légitime – de manger sainement tout en respectant les animaux et l’environnement. Cette volonté est également celle des agriculteurs qui ont entrepris depuis plusieurs années des changements profonds dans leurs pratiques. La question n’est donc pas de les inciter à évoluer mais plutôt de COMMUNIQUER sur ces transitions aux multiples facettes, comme le suggère l’intitulé de la chaire MEA (Modèles Entrepreneuriaux en Agriculture).
Agroécologie et agriculture connectée : les nouvelles réalités des agriculteurs
Le tour d’horizon opéré par les étudiants de l’EM Normandie dans le cadre de leurs mémoires de fin d’études met en exergue plusieurs manières de répondre aux enjeux de l’agroécologie avec, en première loge, les outils connectés ! L’exemple des drônes, aidés de cartographie satellite, est ainsi cité pour limiter les intrants (produits fertilisants, phytosanitaires, etc.) et agir de façon quasi-chirurgicale sur les besoins des plantes.
Ces nouveaux outils émergents apparaissent également comme des solutions efficaces et pérennes pour contrer la pénibilité au travail dans les exploitations, sujet essentiel pour les agriculteurs employant des salariés. Ils peuvent ainsi exercer leur métier de manager de façon éthique et responsable en garantissant un cadre de travail respectueux des hommes, des animaux et de l’environnement.
L’agriculture connectée sert aussi la traçabilité des produits, comme le souligne l’un des mémoires dédié à la blockchain. Le consommateur peut ainsi savoir d’où vient la nourriture qu’il consomme grâce à un processus fiable.
Et toutes les études menées par les étudiants se rejoignent sur un point essentiel : la transition agroécologique ne peut se faire en quelques clics. Comme tout entrepreneur, l’agriculteur doit tenir ses comptes, maîtriser ses charges : certaines solutions nécessitent des surcoûts voire des investissements lourds qu’un agriculteur ne peut se permettre d’absorber seul.
Découvrez en vidéo les avis croisés des mécènes de la chaire MEA et d’un étudiant de l’EM Normandie ayant consacré son mémoire de fin d’études à l’entrepreneuriat agricole.
Un cluster au service de l’agriculture d’aujourd’hui et de demain
En ce sens, les travaux des étudiants constituent des ressources très riches pour les agriculteurs eux-mêmes et, plus largement, pour tous les professionnels qui évoluent dans cette sphère (financeurs, assureurs, etc.). Et c’est bien là, l’essence même de la chaire MEA : créer un cercle vertueux, un cluster pour alimenter les réflexions, imaginer de nouveaux axes de développement et contribuer à bouleverser les codes pour une agriculture nouvelle génération, toujours plus responsable et durable.