Entre hybridité, interactivité et modularité, les nouveaux enjeux de l’enseignement

Photo : Entre hybridité, interactivité et modularité, les nouveaux enjeux de l’enseignement

Donner du rythme et du mouvement en scénarisant l’acquisition des connaissances, tel est l’enjeu des nouvelles approches pédagogiques dont l’objectif est de renforcer l’engagement des élèves.

Les temps changent… vite. Après avoir basculé dans le tout digital, à nous de trouver un modèle hybride cohérent, en phase avec notre public dont les envies et les attentes ont radicalement évolué. Sans faire table rase du passé et en prenant soin de laisser les profs faire leur travail, il est nécessaire de repenser l’apprentissage face à nos différentes audiences, dans un environnement extrêmement mouvant.

Notre défi est au fond assez simple : continuer à engager les jeunes avec des outils digitaux tout en gardant la valeur ajoutée du présentiel, sans dénaturer les fondamentaux de la pédagogie et de la neuropédagogie. Et comment tirer le meilleur des deux formules ? C’est une vraie contrainte qui exige une réflexion profonde sur les outils mais également une nouvelle posture des enseignants qui doivent définitivement oublier la leçon « à l’ancienne ». C’est une des conditions Sine qua non pour attirer des étudiants sans cesse plus exigeants. L’offre pédagogique doit reprendre appui sur ses piliers avec une véritable mise en scène, beaucoup plus d’interactivité, des échanges variés… Bien sûr, l’art oratoire du pro fera toujours la différence, mais solliciter les élèves autrement pour renforcer l’engagement individuel devient notre challenge.

Temps de cerveau

Faire converger toutes les méthodes sur un mode hybride pour leur donner l’envie de s’investir est devenu indispensable. La salle de cours ne doit plus se limiter à quatre murs. La mobilité quotidienne doit se retrouver sur le campus.

À l’EM Normandie, une séquence d’acquisition des connaissances consiste aujourd’hui à mixer les espaces et les expériences. En clair, on se déplace volontiers durant les phases pédagogiques selon les objectifs, l’exercice demandé ou la nature de la discipline étudiée.

Sans parler de temps de cerveau disponible, parlons concentration de nos élèves. C’est grâce à la diversité des méthodes que nous réussissons à les impliquer totalement. Le séquençage de nos cours est en lien avec cette capacité de concentration… qui aurait tendance – hélas – à se réduire. Notre rôle de pédagogue consiste à élaborer des scenarii, comme l’écriture d’une série. C’est le rythme qui maintient en éveil les élèves.

On passera volontiers du Lab pour une expérience, au learning center pour un travail personnel, à la classe traditionnelle ou à une visite sur site (chaine de production, linéaires, situation professionnelle, extérieur…). Une méthode qui colle aux approches plus ludiques déjà pratiquées dans les grandes écoles. L’ambition finale pourrait se résumer à donner du plaisir à apprendre.

C’est un changement de paradigme éducatif : il faut travailler ‘l’apprendre à apprendre’, que l’étudiant puisse relever des défis d’apprentissage, chercher, collaborer, se tromper, réessayer… pour réussir et s’approprier des savoirs nouveaux…C’est comme cela que l’étudiant sera dans le plaisir d’apprendre. Les savoirs s’acquièrent aussi avec la contribution de l’élève. Plus on co-construira le savoir avec l’étudiant, plus il sera engagé. Et au fur et à mesure de son parcours, il acquerra liberté, flexibilité et maturité.

Aligner pédagogie et technologie

Et la boucle est bouclée : une fois diplômés, nos élèves auront acquis la capacité d’apprendre à apprendre. Toute la pédagogie doit tendre vers cet objectif, véritable gage d’une capacité à faire face aux différentes révolutions technologiques et organisationnelles qui se préparent.

Au cœur de toute cette révolution, les enseignants qui sont les chevilles ouvrières quelles que soient les performances des différentes applis. Les enseignants doivent aujourd’hui transmettre en séduisant leur audience et convaincre de l’intérêt de leurs cours pour agir sur le Monde. Cette démarche est bien entendu très exigeante pour notre corporation pour un enseignant pédagogue, animateur du savoir.

A la direction d’élaborer une stratégie d’investissement intelligente, pour des plateformes adaptées et ergonomiques. Dans cet esprit, WARD, l’outil collaboratif multi supports pour toute la communauté EM Normandie lancée il y a un an, vise à offrir un environnement technologique top niveau pour faciliter la vie de tous les acteurs. Première brique de notre Metaverse, il devrait accélérer les expériences, les interactions et le peer to peer en donnant accès à toutes nos ressources sans limite.

Chez nous, comme dans toutes les grandes écoles, nous avons démontré notre capacité à aller vite et faire un pas de côté si nécessaire. Continuons donc à investir, innover et expérimenter les nouvelles méthodes pour diplômer des futurs managers créatifs et agiles.

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