Il paraît encore commun de penser que ce n’est qu’à travers leur accès au monde de l’entreprise – et donc, tardivement – que les femmes ont démontré leurs capacités en gestion et en management. Or, les livres de comptes laissés par Lady Grisell Baillie (1665-1746) nous racontent une toute autre histoire.
Lady Grisell Baillie rapportait minutieusement dans ses “day books” (environ 1 000 pages d’écrits regroupés en trois volumes) toutes les dépenses faites pour l’entretien de la propriété familiale et ses recommandations en matière de gestion d’employés. Lorsque ces « day books » furent rendus publics en 1911, ils étaient estimés précieux principalement pour les indications qu’ils livrent sur la vie quotidienne à la fin du XVIIe siècle et début XVIIIe. Les lecteurs n’avaient que peu d’intérêt pour les idées de Lady Grisell sur le management, et pour cause : cette discipline n’existait pas encore à proprement parler ! Aujourd’hui, ils nous dévoilent l’étendue de sa clairvoyance en la matière.