Le huitième numéro de la Revue Interdisciplinaire Droit et Organisations vient de paraître et offre de nouvelles pistes de réflexion sur la responsabilité sociétale des organisations, mais également de tous les acteurs composant celles-ci.
Ainsi, la première étude des professeurs Monsieur Jean-Philippe Toppia, Madame Sandrine Berger-Douce et Monsieur Thibaut Métailler vise à mettre en évidence l’émergence d’une nouvelle responsabilité des organisations : la Responsabilité Numérique des Entreprises (RNE). Ce concept émergent est certes associé à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) mais il s’en distingue. En effet, si la RSE est liée à la soft law, la RNE se fonde davantage sur des règles de hard law. Une étude très intéressante de prospective est alors menée par les auteurs.
La deuxième étude du professeur Monsieur Maximiliano Marzetti explore les mutations technologiques et le rôle de l’intelligence artificielle, mais plus particulièrement sur le sujet de la libéralisation des professions de droit et de l’enseignement de celui-ci. En effet, les incidences transformatrices des pressions technologiques pèsent sur le marché du droit et conduisent à interroger l’enseignement de ce droit.
La troisième étude des professeurs Madame Elodie Mania et Madame Minh Hong Phi traite de la croissance des pays par rapport à la diversification de leurs exportations. Ainsi, un pays doit augmenter son taux de croissance pour croître plus rapidement sans détériorer la balance des paiements. Alors que de nombreux pays en développement se voient suggérer de diversifier leurs exportations, la stratégie de diversification des exportations doit en réalité être examinée plus attentivement : elle ne peut pas toujours garantir une croissance durable.
Le quatrième article des professeurs Madame Mahassen Aissa, Monsieur Nizar Ghamgui et Madame Ikhlas Hentati s’intéresse au fonctionnement des conseils d’administration (CA) des entreprises tunisiennes. Les auteurs offrent un éclairage sur la structure, le fonctionnement et le rôle des conseils d’administration à travers une étude descriptive approfondie. L’étude souligne qu’il existe encore des failles en matière de transparence sur la composition des CA des entreprises tunisiennes.
La cinquième étude du professeur Madame Guilaine Djouakep-Fando s’intéresse aussi à la transparence, mais plus particulièrement en matière d’élection du chef d’Etat. En effet, cette étude analyse les réformes nécessaires pour assurer une alternance politique effective en procédant à une comparaison pertinente : les élections en France et celles au Cameroun. Pour le cas français, cet article souligne qu’en dépit de la limitation des mandats présidentiels, les scrutins ont révélé des critiques sur l’impartialité et l’indépendance des institutions électorales. Au Cameroun, la problématique est différente et plus importante car il est question d’absence de limitation des mandats qui nuit à la transparence des élections et corrélativement à l’alternance politique.
La sixième étude (professeurs Monsieur Joan Le Goff et Madame Brigitte Pereira) s’intéresse à la responsabilité au sein de l’organisation, et plus particulièrement à celle de l’employeur lorsque celui-ci use de son pouvoir disciplinaire. Cet article porte sur la liberté d’expression des salariés et la normalisation managériale. Il met en perspective deux dimensions, celle du droit et celle de la sociologie à travers l’affaire « Fun &Pro » relative à la condamnation d’une entreprise pour avoir licencié un cadre-salarié ayant refusé la culture déviante de l’organisation.
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Brigitte PEREIRA, Professeur de Droit, HDR, EM Normandie Business School, Lab. Métis