Michel Houellebecq est de retour. Artisan perpétuel de sa propre mise en scène, l’auteur a récemment fait un pied de nez au Goncourt et au Renaudot en faisant annoncer par sa maison d’édition, le jour même de la remise de ces deux prestigieux prix, la date de sortie de son prochain roman, attendue en janvier 2022.
L’écrivain français le plus lu à l’étranger n’est donc jamais très loin. Allons plus loin, il ne s’appartient plus. Même lorsqu’il n’est pas à la manœuvre, l’auteur fait parler de lui en devenant un personnage de bande dessinée chez Astérix ou en étant promulgué nouveau héraut de la réindustrialisation de la France par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire, fin octobre, lors d’une intervention devant des chefs d’entreprise réunis à Bercy.
Michel Houellebecq est d’ailleurs moins attendu sur ce dernier registre. Si l’on est habitué à ce qu’il défraye la chronique sur le registre sociétal, on est moins habitué à le percevoir comme un observateur du monde de l’entreprise. Sa pertinence est pourtant réelle en la matière, l’ouvrage Houellebecq économiste du regretté Bernard Maris, paru en 2014, demeure une référence en la matière.
Au-delà la vision macroéconomique, l’œuvre de Michel Houellebecq reste en effet riche d’enseignements sur les organisations et les processus de travail, comme nous le relevons dans un article à paraître dans la Revue française de gestion. Il s’intéresse presque méthodiquement à penser le travail et les professions tout au long de son œuvre : le secteur informatique dans Extension du domaine de la lutte, le monde de la recherche dans Les Particules élémentaires, le secteur touristique dans Plateforme, le show-business dans La Possibilité d’une île, le microcosme artistique dans La Carte et le Territoire, le milieu universitaire dans Soumission, et enfin le monde agricole dans Sérotonine.
Découvrez l’intégralité de l’article de Xavier Philippe, Jean-Denis Culié et Vincent Meyer, enseignants-chercheurs à l’EM Normandie pour The Conversation ici