Des sommets de notre terre qu’il préserve jusqu’aux étoiles que ses récits allument aux yeux des enfants, Arian Lemal (promotion 2005), dit ” Le balayeur des cimes “, ouvre pour nous des voies ascendantes.
Rire éclatant de santé, parole directe, voix chaleureuse, d’emblée l’enthousiasme communicatif d’Arian décuple en vous l’appétit de vivre.
Son énergie, il la puise dans la splendeur des paysages de montagne : « C’est là que j’ai pris conscience de la beauté de la nature, dit-il, de sa fragilité, de sa force intense, qui donne vitalité, joie, envie d’accomplir, envie d’avancer vers la beauté. » En 2006, encore étudiant, il gravit l’Aconcagua, le plus haut sommet d’Argentine (6 962 m). Autre prise de conscience : les sommets sont jonchés de détritus hétéroclites, piles, cannettes, sacs en plastique et… bouteilles d’oxygène ! Depuis, du Mont Blanc au Kanchenjunga (5 200 m, Népal), des montagnes sauvages de Nouvelle-Zélande au Gasherbrum (8 035 m, Pakistan), entre autres, Arian voue sa vie au nettoyage des cimes, dont il redescend souvent plus de 100 kilos de déchets abandonnés par des touristes et alpinistes indélicats.
Arian part seul, et c’est précisément cette solitude qui avive en lui l’envie de partager. À chaque retour, photos à l’appui, il raconte son odyssée à son entourage : « Il y avait un tel engouement, témoigne-t-il, que j’avais chaque fois encore plus envie de raconter mes histoires, parce que je voyais que ça faisait rêver les gens. » Encouragé à transmettre plus largement ses récits et son message écologique, il se tourne vers les générations en devenir, et propose aux écoles un projet pédagogique : « J’interviens gratuitement, explique-t-il, et en échange, les enfants organisent un nettoyage autour de chez eux. Puis ils partagent avec moi les photos ou vidéos de ce nettoyage. Le spectateur devient acteur ! Je garde ensuite contact avec eux lors de mes expéditions via le site Internet et le blog. » Ces interventions scolaires connaissent peu à peu un succès… débordant ! « Grâce à l’écho des médias, dit-il, j’ai eu des demandes partout en France et à l’étranger, du primaire au lycée. Je dois maintenant décliner des invitations, par manque de temps ! » En effet, les enfants sont très sensibles à son message : « C’est mon cadeau. J’en retire une grande joie, et l’envie de transmettre plus encore. Les mômes, c’est magique ! s’enthousiasme-t-il. Leur émerveillement me motive pour continuer mes expéditions. » Humilité de sa fonction de « balayeur », élévation de qui tutoie les cimes, ce qu’Arian ne dit pas, c’est que pour honorer son action, l’école de Carbay (49) a changé de nom pour maintenant s’appeler l’école Arian Lemal !
S’il a tant d’affinités avec le milieu scolaire, peut-être Arian redistribue-t-il ainsi ce qu’il a reçu enfant, puis étudiant : « J’ai adoré mes années à l’EM Normandie ! s’exclame-t-il. Aussi bien par certaines amitiés toujours présentes, que par des leçons devie que certains profs m’ont données ! Et j’y ai acquis des bases pour construire mes projets : de la compta à la gestion, des langues à l’ouverture à l’étranger. » Ce qui n’empêche que pour atteindre ses desseins, Arian a sacrifié beaucoup : « Le plus dur, c’est de trouver des sponsors, confie-t-il. J’imaginais que le relai des médias suffirait, mais tout est question de réseau de nos jours ! Alors, j’ai fait des petits boulots, vécu dans une voiture, sous une tente, parfois chez des amis, juste parce que j’ai la conviction de l’utilité de mon projet. Malgré tout, je continue à dire que la vie est belle ! » conclut-il. Et quand le Balayeur des cimes parle de vie, on entend qu’il s’agit, au-delà de la sienne, de ce principe continu qui relie entre elles les générations, et l’humain à son environnement.
— English version —
Life held high
The summits of our earth that he protects, right up to the stars which shine though his stories in the eyes of the children; Arian Lemal (class of 2005), otherwise known as the « summit sweeper », opens us up to sky-high opportunities.
With his healthy laugh, straight-talking and warm voice, Arian’s enthusiasm is contagious and makes your joie de vivre explode.
Arian takes his energy from the beauty of mountainous landscapes, “it is there that I realised how beautiful nature can be, how fragile, how strong, and how it fires us up, gives us joy and encourages us to reach further, to go towards beauty.” In 2006, whilst still a student, Arian climbed Aconcagua, the highest summit in Argentina (6.962 m). Whilst there, he also realised that summits are littered with rubbish! Ever since, from the Mont Blanc to Gasherbrum (8.035 m, Pakistan), Arian has spent his life cleaning the peaks and taking the litter left by tourists and clumsy climbers back down with him.
Arian usually travels alone and it is this solitude which ultimately prompted him to share. Each time he returned, he recounted his journey to his entourage who encouraged him to share his green message. As a result, he now offers schools a chance to take part in pedagogical project: “I give a talk at the school free of charge and in exchange, the school children organise a cleanup where they live and they share their photos and videos of the clean-up with me. When I go on my expeditions, I stay in contact with them.” These school visits are successful… extremely successful! “I have received requests from all over France and abroad! Children are like a gift to me. Their pure wonderment is what motivates me to continue my expeditions.” Humble in his job as a “sweeper”, carried high to the peaks, what Arian doesn’t tell us is that a school in Carbay (49) has honoured his actions by changing its name to the Arian Lemal school!
What if Arian’s affinity with schools stems from his own experience as a child, and then as a student? “I loved my years as a student at EM Normandie! Both through the friendships I made and which still continue today, and through the advice and life lessons I received from some of the lecturers. There, I learnt the bases on which I set up my projects: from accounting to management, languages to openness to the world!” However, all this success does not mean that Arian hasn’t had to make huge sacrifices to get to where he is today: “The hardest part is finding sponsors. Today, everything depends on who you know! So I have done various menial jobs, lived in a car or in a tent or with friends because this is truly a project I believe in. Despite the tough times, I never stop saying how beautiful life is.” And when the Summit Sweeper talks about life, we know that he is not talking just about his own life, but over and above that, he is talking about the everlasting principle of life which brings generations together and connects human beings to their environment.
Propos recueillis par Marie Luc Mâlet