Envie de partir télétravailler sous les cocotiers ? Mode d’emploi

Photo : Envie de partir télétravailler sous les cocotiers ? Mode d’emploi

Un article publié sur Le Journal du Net avec la participation de Brigitte Pereira.

Chaînes d’hôtels et plateformes dédiées développent des offres pour attirer les télétravailleurs dans leurs filets. A qui s’adresser et quelles démarches accomplir pour mettre les voiles ? 

Vous rêvez d’échapper à la morosité de votre appartement, vous qui n’avez besoin que d’un ordinateur pour travailler ? Sachez que vous pouvez vous expatrier sous les cocotiers en deux temps trois clics. Vous pouvez même mettre cette expérience à profit pour développer votre réseau en testant le coliving, qui allie coworking et colocation.

Vers quel acteur vous tourner ?

Les offres de séjours facilitant le départ au soleil pour travailler à distance fleurissent partout dans le monde. Ce type de programmes permet de poser ses valises pour quelques mois sans avoir à penser abonnement Internet, contrats électriques ou assurance habitation, ce qui peut s’avérer fastidieux lors d’une expatriation.

La chaine d’hôtels Hyatt, par exemple, propose à ses membres (l’inscription est gratuite) d’aller Vers de nouveaux horizons. Le forfait s’applique aux séjours d’un mois ou plus et inclut de nombreux avantages : transfert depuis la gare ou l’aéroport, salle de sport, 25% de réduction sur les plats et boissons et un surclassement gratuit si vous réservez pour plus de deux mois.

La chaîne d’hôtels, qui déploie notamment son offre en Grèce, en Tanzanie et au Maroc, met en avant son équipement Internet haut débit et ses espaces bureaux privés. Prévoyez autour de 5 700 euros pour un séjour de trois mois dans une chambre de 35 mètres carrés dans la baie de Taghazout au Maroc. Plus abordables, les hôtels Gallery en Espagne ont mis en place à destination des télétravailleurs le programme Homtel et promettent connexion Internet premium, évènements de networking, salle de sport, piscine… A Barcelone, Malaga ou Majorque, comptez 850 euros le mois dans un hôtel Gallery.

Networkez avec les télétravailleurs du monde entier

Si vous aimez être entouré, le coliving est fait pour vous. L’atout principal ? Au-delà d’un logement, vous bénéficiez d’un mode de vie en communauté. Le concept permet de louer une chambre dans une résidence ou villa qui accueille d’autres travailleurs. Tous peuvent se réunir la journée pour travailler dans les espaces communs : salon, jardin, espace de coworking dédié… La plateforme Palma Coliving par exemple joue la carte de l’expérience en petite communauté avec deux villas, de dix résidents chacune, disponibles à Valence et Majorque.

Les propriétés réunissent quinze nationalités différentes, d’une moyenne d’âge de 30-35 ans et trois évènements de networking sont organisés chaque semaine pour que les résidents apprennent à se découvrir. La plateforme rappelle que le gouvernement espagnol demande un test PCR négatif pour toute entrée sur le territoire. Comptez autour de 1 000 euros le mois tout inclus, sachant qu’une réduction s’applique pour les séjours de plus de trois mois. Outsite offre le même type de programmes au bord des plages paradisiaques du Mexique ou de la Barbade, entre autres. Sans aller aussi loin, The Babel Community permet de changer d’air tout en profitant du soleil de l’Hexagone, à Montpellier ou Marseille. Mais avant de boucler vos valises, il vous faudra en passer par quelques formalités.

Quelles démarches administratives pour télétravailler depuis l’étranger ?

Tout dépend de la destination visée. Si vous êtes citoyen de l’Union européenne, pas besoin de visa pour vous rendre dans les pays de l’Espace Schengen. Il vous suffit de posséder un document d’identité en cours de validité. Si vous préférez voler à l’autre bout de la planète pour être totalement dépaysés, sachez que plusieurs pays ont tout prévu pour faciliter l’arrivée des télétravailleurs.

C’est le cas du Mexique, qui accorde un visa de six mois renouvelable jusqu’à quatre ans pour 44 dollars. La Barbade, quant à elle, propose le dispositif Work from paradise, valable pendant douze mois. L’Ile Maurice et les Bermudes permettent également aux télétravailleurs de poser leurs valises au bord de leurs plages grâce à des visas valables un an.

Attention cependant, tout déplacement vers un pays extérieur à l’espace européen est actuellement soumis à la production d’un motif impérieux, sauf vers l’Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et Singapour. Avant de jeter les amarres, informez-vous sur les éventuelles restrictions de voyagedans le pays souhaité.

N’oubliez pas votre employeur…

Si vous n’êtes pas à votre compte, une dernière case reste à cocher avant de faire vos valises. Aborder le sujet avec votre employeur est un minimum. Professeure de droit à l’EM Normandie, Brigitte Pereira conseille même de rédiger un écrit formalisant le télétravail à l’étranger pour éviter toute mauvaise surprise aux salariés comme aux employeurs du côté des assurances, notamment.

En vertu du Code du travail, l’employeur a en effet une obligation de santé et de sécurité vis-à-vis de ses salariés et cette obligation reste en vigueur sur le lieu de télétravail. Par ailleurs, sont en principe à la charge de votre employeur vos frais de déplacement professionnels, potentiellement accrus si vous décidez de travailler depuis l’étranger et que vous avez besoin de revenir au bureau ponctuellement. Sans parler du décalage horaire éventuel. Maintenant, à vous de convaincre que la perspective d’une excursion à la plage en soirée ne vous rendra que plus productif en journée.

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